Le grand reporter de guerre Patrick Chauvel confie son fonds au Mémorial de Caen

Le 22 octobre 2019

Pour le reporter de guerre, confier son travail au Mémorial de Caen s’apparente à une forme de transmission. A ses yeux, et comme il l’a indiqué à Tendance Ouest, ce musée est « le bon endroit pour ce fonds car il y a beaucoup de lycéens, des étudiants …etc. ».

Photographe de guerre né en 1949, Patrick Chauvel a couvert une trentaine de conflits – Vietnam, guerre civile au Mozambique, au Liban, révolution au Nicaragua, guerre en Yougoslavie, révolution égyptienne au Caire …etc. – en l’espace d’une cinquantaine d’années. Ses clichés ont d’ailleurs été publiés dans le monde entier, autant dans Paris-Match et VSD que Newsweek et Time Magazine. Ils lui ont également permis de recevoir des prix et son travail a fait l’objet de plusieurs expositions. Et dernièrement, il a décidé de mettre à la disposition du Mémorial de Caen et de ses visiteurs son travail, qui a été rassemblé dans un fonds créé en 2014. Une belle preuve de confiance pour le musée caennais et une manière, pour le photographe, de transmettre son métier et la réalité des faits.

Ouverture en 2020 d’une salle consacrée à son travail

A l’âge de 70 ans, Patrick Chauvel a choisi d’exposer durablement ses archives au Mémorial de Caen. D’ailleurs, il ne compte pas seulement lui confier ses clichés et ses films puisqu’il a prévu d’être sur place au moins une fois par mois, si possible, et de participer à des soirées thématiques ouvertes au public. Pour exposer son travail, le musée lui dédie une salle dont l’ouverture est programmée en 2020. Auparavant, ses archives ont été numérisées et indexées. Ainsi, ses photographies seront consultables sur des tablettes. Le Mémorial organisera également 3-4 expositions par an en prenant pour thème, à chaque fois, l’un des conflits couverts par le photographe.

Des photos et films relatant 50 ans de conflits à la disposition du grand public

Pour le reporter de guerre, confier son travail au Mémorial de Caen s’apparente à une forme de transmission. A ses yeux, et comme il l’a indiqué à Tendance Ouest, ce musée est « le bon endroit pour ce fonds car il y a beaucoup de lycéens, des étudiants …etc. ». De même, cela lui permettra d’exposer des clichés qui n’ont pas encore été dévoilés car « sur le moment [ils] pourraient être mal interprétés ». Or, quelques années plus tard, ils « peuvent provoquer une discussion sur ce que la guerre fait aux hommes ». Au total, ce sont donc 380 000 photos et mille heures de films qui trouveront leur place permanente au Mémorial de Caen. 50 années de travail durant lesquelles il a été témoin de guerres, de conflits aux quatre coins de monde et dont ses clichés conservent les traces, montrent le chaos mais aussi l’humanité. Des archives précieuses, indispensables donc, que tout le monde aura bientôt la chance de découvrir.